"Je pense que lorsque nous savons que nous vivons dans l'incertitude, nous devons l'admettre ; il est très important de réaliser que nous ne connaissons pas les réponses à différentes questions. Cette attitude d'esprit - cette attitude d'incertitude - est vitale pour le scientifique, et c'est cette attitude d'esprit que l'étudiant doit d'abord acquérir".

Richard P Feynman

Le monde moderne n'est pas très doué pour l'incertitude. En tant qu'espèce, nous nous sommes souvent considérés comme la mesure de toutes choses, comme ceux qui résolvent les problèmes, comme ceux qui savent. Le progrès est régulièrement perçu comme une marche en avant, nous allons toujours de l'avant, plus vite et mieux. Le début du mandat et la pandémie de COVID sont des moments où, comme Feynman, nous réalisons que nous n'avons pas toutes les réponses.

Au début d'un nouveau trimestre, et surtout s'il s'agit d'une nouvelle école, beaucoup de choses sont incertaines. Le simple fait de trouver son chemin représente un défi, rendu encore plus difficile cette année par le nouveau système de sens unique. On ne sait jamais très bien où l'on doit être et quand, on ne sait pas toujours exactement ce que l'on attend de nous. Heureusement, si mes observations moins que scientifiques sont vraies, ceux qui étaient nouveaux il y a quelques semaines semblent aujourd'hui confortablement installés.

En classe, j'espère qu'au fur et à mesure que les élèves gagneront en confiance, ils commenceront à apprécier l'incertitude. Sans le sentiment de ne pas savoir, il n'y a que peu de chances de connaître le frisson de la découverte, la satisfaction de comprendre quelque chose de nouveau. Si nos élèves arrivaient en sachant tout, il n'y aurait pas d'intérêt à passer chaque jour dans notre école au bord de la Seine. Une expérience scolaire vraiment intéressante est celle qui permet aux élèves de se demander pourquoi et qui leur donne l'occasion de trouver les réponses.

Personne ne sait vraiment ce qui se passera cette année. Les études seront interrompues, des groupes d'élèves seront renvoyés chez eux, nous pourrions même être à nouveau enfermés. Certaines activités seront restreintes ou limitées. J'espère que nous pourrons trouver des moyens de contourner la situation et d'adopter une approche différente plutôt que de simplement annuler, et je soupçonne nos élèves de trouver des idées originales pour surmonter les défis auxquels ils sont confrontés. Le personnel travaille d'arrache-pied pour faire en sorte que l'expérience de l'école, bien que différente, reste enrichissante et satisfaisante.

Dans les semaines à venir, il est fort probable que notre approche change. Certaines activités se poursuivront, d'autres prendront une forme différente. Certains élèves seront priés de rester chez eux et de s'isoler, et il est fort possible que l'on nous demande de fermer nos portes une fois de plus. Au milieu de ces bouleversements, je suis sûr que nos élèves veilleront à tirer le meilleur parti de toutes les opportunités et de toutes les expériences en classe. C'est peut-être une année où nous nous laissons aller à l'incertitude, où nous profitons pleinement de chaque instant et où nous saisissons toutes les occasions d'apprendre.

Nicholas Hammond

Directeur de l'école

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